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Syrie: une trêve et deux versions à Alep
Par RFI
Publié le 13-09-2016 Modifié le 13-09-2016 à 17:16
Quartier rebelle de Salihin, au nord d'Alep, le 11 septembre 2016.AMEER ALHALBI / AFP
Autrefois deuxième ville du pays, Alep est aujourd’hui le front le plus important de Syrie. La ville est coupée en deux : à l’ouest les quartiers du régime, à l’est les zones rebelles. Des deux côtés, on fait état de violations. Témoignages de part et d’autre sur le respect de la trêve.
Bien avant la trêve, les forces de Bachar el-Assad ont pris position sur les routes qui permettent de sortir d’Alep. Lundi soir alors que le cessez-le-feu entrait tout juste en vigueur, Elia Kajamini et sa famille quittent les quartiers du régime à Alep où ils vivent, direction Homs. Il assure à ce moment-là les obus de la rébellion pleuvent encore sur plusieurs villes de Syrie. « Ils ont tiré sur Alep et ils ont violé la trêve. (Les rebelles) ont tiré sur Damas, sur Hama, et sur certaines régions dans la campagne de Homs. Ils n’ont pas respecté le cessez-le-feu, c’est une violation. »
Pourtant à l’Est, dans les quartiers rebelles, la version d’Abou el-Haythem el-Hour est totalement différente. Pour ce militant de l’opposition : il y a eu c’est vrai à un moment une violation mais c’est le régime qui en était responsable. « Nous sommes dans une situation de calme relatif. Les groupes de l’opposition respectent la trêve. Mais il est probable que les forces du régime violent le cessez-le-feu encore une fois comme elles l’ont fait immédiatement après son entrée en vigueur en menant des frappes d’artillerie et des bombardements aériens. »
Cette trêve en Syrie mise en place à la suite d’un accord entre Moscou et Washington est présentée comme la dernière chance pour sortir le pays du chaos.
François Hollande en Roumanie pour renforcer la coopération économique
Par Ariane Gaffuri
Publié le 13-09-2016 Modifié le 13-09-2016 à 13:42
François Hollande et Klaus Iohannis, le président roumain lors d'une cérémonie de bienvenue au palais présidentiel de Cotroceni à Bucarest, le 13 septembre 2016.DANIEL MIHAILESCU / AFP
François Hollande est en visite officielle ce mardi 13 septembre en Roumanie, quelques jours avant un sommet crucial post-Brexit à Bratislava, en Slovaquie. Une délégation d'une trentaine de chefs d'entreprise fait le déplacement avec lui. François Hollande a plusieurs rendez-vous à caractère économique, notamment l'inauguration de l'usine d'Airbus Helicopters à Brasov (centre de la Roumanie).
Le président de la République française entame une visite d’Etat en Roumanie. Une nouvelle étape avant de relancer le projet européen au sommet de Bratislava le 16 septembre, un projet contrarié par la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Il s’agit donc d’une visite très protocolaire, censée renforcer les relations entre les deux pays. La dernière, à ce niveau, remonte à François Mitterrand en 1991. François Hollande visitera un centre de recherche en physique nucléaire. Il inaugurera une usine d'Airbus Helicopters à Brasov, dans le centre de la Roumanie. Il sera accompagné d’une trentaine d’entrepreneurs pour signer de nouveaux contrats.
Le H215 un hélicoptère « entrée de gamme »
L’usine Airbus Helicopters fabriquera un appareil « entrée de gamme » tout terrain, économique à l’achat comme à l’utilisation, le H215. Polyvalent, il peut éteindre des incendies, effectuer des opérations humanitaires et de maintien de la paix. Sa construction en Roumanie est un choix évident pour Serge Durand, directeur général d’Airbus Helicopters. « On a une belle histoire de coopération avec la Roumanie. Dans les années 1970, le groupe, qui à l’époque s’appelait Aérospatiale, avait confié la fabrication du Puma sous licence à la Roumanie. 300 Puma y ont été fabriqués. Il y a une compétence ici et des gens qui savent fabriquer ce type d’hélicos. Il se trouve que le H215 c’est le successeur naturel du Puma. C’est ce qui a présidé le choix de la Roumanie. C’est un pays où il y une tradition aéronautique et on veut être présents et pas la concurrence ! »
Les opérations commenceront dès que des contrats significatifs auront été signés. Avec cet hélicoptère, le groupe espère conquérir de nouveaux marchés, précise Serge Durand : « Nous voulons nous attaquer à des parts de marché d’hélicoptères qui jusqu’à maintenant sont détenus par la concurrence russe ».
Fiscalité et coût du travail avantageux
La fiscalité aussi attire les investisseurs français : 16% d’impôt sur les bénéfices des entreprises, c’est un des plus faibles d’Europe.
Le coût du travail est également compétitif, explique Stéphane Albernhe, Managing Partner chez Archery Consulting. « C’est un des rares pays de l’Europe centrale qui a réussi à conserver une compétitivité forte au niveau des coûts de main d’œuvre et donc à justifier pleinement son statut de pays à bas coût là où d’autres pays ont vu une inflation de leur taux horaire, c’est le cas en Chine. La Roumanie a une tradition d’ingénieurs et de techniciens dans le domaine de la mécanique qui fait qu’il y a des entreprises locales qui font un travail de qualité et à des prix très compétitifs. Cela explique l’attrait de ce pays pour la filière automobile, dans une logique d’assemblage final, comme Dacia ou dans la fabrication de composants et d’équipements».
Dacia est une filiale du groupe Renault présente dans le pays. Le constructeur automobile génère 3% de la richesse de cet Etat du sud-Est de l’Europe de quelque 21 millions d’habitants. La Roumanie est un pays francophone. Un Roumain sur cinq parle le Français. La communication est donc facile pour les entrepreneurs. De nombreux étudiants roumains vont étudier en France dans le cadre d’Erasmus. C’est un pays également plus ouvert que ces voisins de l’ex-bloc soviétique.
Tous ces éléments font de ce pays un partenaire commercial de choix. Stéphane Albernhe : « La France est un partenaire important parce que tout simplement les échanges commerciaux sont importants : 6 à 7 milliards d’euros à peu près équilibrés entre les importations et les exportations. La France est un pays qui a fait le choix de la compétitivité par le haut. Ce n’est pas incompatible. C'est-à-dire, dans un même pays, vous pouvez avoir de la production bas-coût et avoir d’autres industries dans lesquelles vous essayez de développer une industrie haut de gamme et la France est un excellent partenaire pour cela. »
Les lasers ELI
Le président de la République ne découvrira pas seulement les produits « entrée de gamme ». Il visitera aussi le centre de recherche des lasers ELI, dans la banlieue ouest de Bucarest. Les applications de ces lasers vont du traitement du cancer à la physique des matériaux, en passant par le retraitement des déchets nucléaires, s’enthousiasme le professeur Nicolae Victor Zamfir, directeur du projet Extreme Light Infrastructure : « Ce seront les laser les plus puissants au monde. Juste pour comparer, c’est 10% de l’énergie du soleil concentré dans un rayon. »
La présence ce cet institut en Europe de l’Est a aussi des implications géopolitiques poursuit-il : « Jusqu’à présent les grands instituts de recherches étaient en Europe de l’Ouest. Et la création de cet institut avec le financement du gouvernement et de l’Union européenne, 310 millions euros, une grosse somme, va permettre de développer la région. Pas juste sur le court terme pour construire des autoroutes ou des ponts, mais sur le long terme. Nous espérons attirer ici des industries de haute technologie. »
La visite du chef de l’Etat est aussi l’occasion de confirmer la saison culturelle croisée Roumanie-France 2018-2019, marquant le centenaire de la création de la Roumanie moderne en 1918.
Pétrole en Libye: la communauté internationale condamne l’offensive d’Haftar
le 13-09-2016 à 15:22
La bataille du pétrole se poursuit en Libye. Le gouvernement d'union, soutenu par la communauté internationale, a perdu trois terminaux pétroliers dans l'est du pays. Des sites désormais contrôlés par les forces loyales au général Khalifa Haftar qui ne reconnaît pas le gouvernement de Tripoli après une offensive suivie de réactions en cascade. L'ONU, les Etats-Unis, les principaux pays européens condamnent l'initiative des forces du général Haftar.
Le communiqué commun a appelé l'armée libyenne dirigée par Haftar à « se retirer immédiatement » et sans condition préalables de ces champs pétroliers. Il a appelé également « à éviter toute action susceptible d'endommager les infrastructures » pétrolières ou à « perturber l'exportation ». Les six pays ont renouvelé leur soutien au gouvernement d'union nationale et ont appelé les Libyens à s'unir pour mieux combattre l'organisation Etat islamique et les autres groupes terroristes.
Le Parlement libyen de Tobrouk n'a pas tardé à répondre. Dans un communiqué, à son tour, il indique que la présence des miliciens sur les champs pétroliers repris par l'armée a fait perdre à la Libye près de 100 milliards de dollars. Le communiqué précise aussi que cette armée avait l'autorisation officielle du Parlement pour mener cette opération.
De son côté, Martin Kobler, l'émissaire de l'ONU pour la Libye, a demandé une nouvelle fois aux Libyens de reconnaître ce gouvernement d'union comme « le seul exécutif du pays ». Problème : le Parlement refuse et demande toujours la formation d'un nouveau cabinet plus représentatif du peuple libyen. Selon la Constitution libyenne, c'est à ce Parlement élu que revient la charge d'accorder la confiance au gouvernement.
L’armée russe accuse les rebelles syriens de plusieurs violations du cessez-le-feu
La trêve se révèle fragile en Syrie quelques heures seulement après sa mise en œuvre. L’armée russe, alliée du régime de Bachar Al-Assad, a accusé mardi 13 septembre les rebelles syriens de 23 violations du cessez-le-feu, notamment à Alep, Damas et Hama, « sur des quartiers résidentiels et les positions des forces gouvernementales ».
Le général Viktor Poznikhir, de l’état-major russe, a également affirmé que « les forces gouvernementales ont complètement cessé le feu, à l’exception des zones où opèrent » l’organisation Etat islamique et le Front Fateh Al-Cham. La télévision officielle syrienne a elle fait état de violations mineures marquées par des tirs de roquettes qui n’ont pas fait de victimes.
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« Il y a des problèmes dans deux ou trois villages »
Plus tôt dans la journée, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est montré plus optimiste et a salué la trêve en vigueur en Syrie depuis lundi, 18 heures. « Il y a des problèmes dans deux ou trois villages », a-t-il affirmé, tout en estimant que « si tout se passe bien pendant les 48 premières heures », alors le cessez-le-feu pourrait être prolongé.
Avec cet accord, les Etats-Unis et la Russie, soutiens respectifs de la rébellion et du régime, cherchent à favoriser une reprise des négociations entre les deux parties pour mettre un terme au conflit qui dure maintenant depuis plus de cinq ans.
Lire aussi : Nouvel accord sur la Syrie, un défi pour les belligérants
La trêve devait aussi permettre un accès humanitaire sans entrave dès lundi aux zones assiégées, comme Alep, dans le nord du pays. Mais mardi, l’Organisation des Nations unies a annoncé qu’elle n’avait toujours pas lancé d’opérations humanitaires et demande des garanties de sécurité pour ses convois.